Sous les pavés les racines

La société est un arbre. La société est malade. La société est un arbre malade. Peut-on, et si oui comment, soigner un arbre malade ? Par où commencer ?

Le fichier .pdf ci dessus est un mind-map créé sur le logiciel Freemind. Pas du tout esthétique ni ergonomique, très brut. Mais intéressons-nous au fond plutôt qu’à la forme. Je postule l’idée que l’ensemble des maux qui fracturent notre société (chômage structurel de masse, dépolitisation du corps social, terrorisme, catastrophes environnementales, Nabilla, etc.) ne sont que les branches d’un arbre malade. Nous pouvons passer des heures à débattre sur les branches de cet arbre, les tailler pour soigner l’arbre, sans jamais s’intéresser à son tronc.

Le tronc est-il le capitalisme ? Fort possible ! Le monde est complexe, multidimensionnel. Un sage, roux, m’a un jour dit « Une théorie qui prétend expliquer le monde est une théorie fausse, le monde est un trop grand bordel pour être expliqué ». C’est ce qu’on retrouve dans le paradigme de la complexité d’Edgar Morin. Ce mind-map est donc faux, caricatural, partiel, partial. Mais je pense que si le capitalisme n’explique pas tout, rien ne peut s’expliquer sans prendre en compte le capitalisme [*langue de bois*]. Bref c’est un essai, plein d’erreurs, à corriger, à améliorer. J’essayerais de le mettre à jour régulièrement.

Dans cette représentation, le tronc Capitalisme a trois branches principales : la propriété privée des moyens de production, l’accumulation, et le libéralisme (qui caractérise la forme actuelle du capitalisme). Les plus attentifs auront remarqué une quatrième branche. En fait, c’est une racine. Il semble en effet plus pertinent, mais bien plus compliqué, de s’intéresser à la cause des cause, le pourquoi du pourquoi, ses racines profondes. Soyons radical dans notre analyse, c’est-à-dire qu’il faut, étymologiquement, s’intéresser aux racines du mal. Et réfutons tout de suite l’idée qu’être radical est synonyme de violence. C’est la maladie de l’arbre qui est violente, pas notre volonté de comprendre son origine.

Les racines sont nombreuses et enfouies, elles sont donc difficiles à voir et à comprendre. Pour cela, il faut croiser les différentes sciences humaines. Peut-être y a-t-il des racines à trouver dans les sciences « dures », mais là je sèche. J’ai donc identifié des causes historiques, économiques, philosophiques, et il faudrait que je creuse sur le psychologique et l’anthropologique.

Dans toutes nos réflexions, emparons-nous du modèle de l’arbre. Identifions le tronc, c’est-à-dire le point commun entre nos objets de débats, et cherchons les racines, le « pourquoi du pourquoi du pourquoi ». Se pose alors une question : est-il encore réellement nécessaire de tailler les branches d’un arbre malade à la racine ? N’est-il pas venu l’heure de… planter un nouvel arbre ?

N’hésitez pas à vous emparer de ce mind-map, à l’améliorer, à le corriger, à le développer, etc.

4 commentaires sur “Sous les pavés les racines

  1. C’est une ambition plus qu’honorable et salutaire !
    Pour rebondir sur la dernière question, on reproche souvent aux critiques du capitalisme de ne pas avoir de modèle pour le remplacer (le fameux chantage au chaos), car les alternatives crédibles dans le passé se sont cassées la gueule (le communisme et, par extension – forcée, le socialisme).
    Et pourtant, la plasticité de la nature humaine laisse penser qu’il y a toujours une porte de sortie, que l’on n’est pas naturellement un « animal de marché » ; bref, y a de l’espoir, même si on (lire les profiteurs de l’organisation et du fonctionnement de la société capitaliste) cherche à le tuer.

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    1. En effet, pointer du doigt les problèmes est un début, il faudrait maintenant réaliser un « contre mind-map », qui envisage un autre système « arbre », les solutions possibles quoi ! Mais quel serait le noeud central ?

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  2. Le noeud central serait « à inventer ». Le « système » de sortie reste vraiment à inventer car nous vivons dans un monde global, avec des échanges culturels, économiques et politiques à l’échelle de la planète, donc espérer un retour aux communautés locales me semblent trop utopiques (bien qu’il faille décentraliser la vie politique – très difficile en France – pour habituer et donner aux citoyens un réel pouvoir politique).
    Donc si l’on reprend votre travail en « arbre », il faut l’imaginer à l’envers pleins de branches (dont écologie, respect de la vie animale,véritable démocratie, création d’un nouvel individu collectif, etc.) qui aboutirait à noeud central qui serait le nouveau système.

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    1. Peut-être y a-t-il des pistes à creuser dans l’ouvrage « L’Entraide » de Pablo Servigne. Ca pourrait être un tronc intéressant, avec des racines profondément naturelles (il remet en question la construction hobbesienne du système basée sur l’idée d’un état de nature du « tous contre tous ») et des branches vertueuses.

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