Combien de fois, nous, pauvres citoyens sans-dents sous-diplômés n’ayant fait ni l’ENA ni l’ENS, avons constaté une prise de décision politique absurde, irrationnelle, illogique, par un calcul ultra-basique ?
Dans le domaine de l’éducation par exemple, nos dirigeants s’évertuent à prendre des mesures démentes sans queue ni tête, sans fondement scientifique, et qui concernent des points de détail ultra minoritaires vis-à-vis des problèmes structurels. Alors que le calcul est pourtant simple : le nombre d’élèves dans les classes augmente, donc RECRUTONS DU PERSONNEL plutôt que d’investir dans des tablettes ! Ces constats sont quotidiens, dans tous les secteurs d’activités, car les preneurs de décision ne sont pas confrontés aux réalités du terrain. Le système capitaliste de propriété privée des moyens de production collectif empêche les travailleurs de prendre eux-même des décisions rationnelles et logiques en fonction de la réalité du terrain qu’ils vivent au quotidien. Et cela s’applique également dans les prises de décision politique, où le peuple est exclu.
Je soutiens ici que lorsqu’un dirigeant prend une décision irrationnelle, illogique, alors que même le plus bête d’entre nous aurait fait mieux, ce n’est pas de l’amateurisme ou une erreur, c’est VOLONTAIRE, RÉFLÉCHI, ET TRÈS RATIONNEL SELON LEURS INTÉRÊTS. J’ai écris en majuscule ça fais genre je suis en colère…
Nos élites dirigeantes sont issues de la classe bourgeoise. Car le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours est en fait un moyen plus compliqué de dire « ploutocratie ». Et cette bourgeoisie, corrompue jusqu’à l’os comme le montrent Branco ou Pascot, est une classe sociale bien organisée. C’est tout le travail des époux Pinçon-Charlot. Cette bourgeoisie mène la lutte des classes (qui n’est pas vraiment un concept du prolétariat comme on pourrait le croire), car elle redoute plus que tout les classes pop. Elle est une classe « en soi » (capital économique, culturel, social, symbolique) et « pour soi » qui défend ses intérêts propres, à savoir son maintient au pouvoir pour exercer sa domination.
Mais alors, comment qualifier un petit groupe de personnes, réunies autour d’intérêts n’allant pas dans le sens du bien commun, qui se réunissent régulièrement pour discuter de la marche à suivre pour exercer un système de domination ?
Un c…
Un co….
Un com…
Un comp…
Un compl…
Un complo…
Un complot.
UN COMPLOT !
Absolument, car bien qu’il serait crétin de voir des complots partout, il l’est tout autant de n’en voir nulle part. Les complots existent, les réunions à huit clos de la classe dominante existent.
Le fait est qu’être taxé de complotiste aujourd’hui est un moyen de disqualification efficace, qui sous entend que l’on est neu-neu et sans esprit critique. Mais revenons sur le mot « complotiste ». Ne devrait-il pas plutôt désigner ceux qui fomentent ces complots ? Pourquoi est-il attribué à ceux qui tentent de les dénoncer ? Et est-ce vraiment la bonne solution que de taxer de complotiste celui qui voit dans l’attentat du 11 septembre un complot judéo-sionisto-américano-impérialisto-kinderbueno ? Non, car cela ne fais que renforcer l’idée que le pouvoir ment et cache, ce qui radicalise encore plus les positions.
Mais cela, pour en revenir à ce que je disais au début du texte, les dirigeants le savent TRÈS BIEN. Ils savent pertinemment que disqualifier quelqu’un plutôt que lui faire la démonstration scientifique de son erreur et mettre en spectacle le débat politique a pour conséquence de radicaliser ces « complotistes » par la frustration. Pas de besoin de bac+10 pour comprendre ça. Ce phénomène est mûrement réfléchi, car il crée un « ennemi intérieur » : là est le vrai complot.
De manière générale, la classe bourgeoise dominante utilise quotidiennement l’adage « diviser pour mieux régner ». Leurs politiques s’évertuent à créer des inégalités au sein des classes pop / moyennes, pour que l’on jalouse notre voisin, pour qu’on passe notre temps à regarder nos différences, en développant une certaine islamophobie, xénophobie, racisme ou peur des réfugiés par exemple (qui, au passage, représentent un habitant sur sept mille en France). Ainsi ils détournent notre regard du haut de la structure hiérarchique pyramidale.
Ils le savent pertinemment, c’est une stratégie politique organisée, un complot. Warren Buffer ne le cache même pas : » il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Tout est dit.